Le fondateur de l'ordre cistercien étaient abbé dominicain de Molesme ; et sa réaction de tout quitter de ce monde pour aller vivre dans une solitude et un dénuement extrême en suivant la règle bénédictine dans sa rigueur originelle pour mener une vie entièrement consacrée à Dieu, à la prière et au travail manuel, fut considérée comme une trahison et un abandon par les Moines dont il était Abbé. Au point qu'il demandèrent au Pape d'intervenir pour contraindre l'Abbé à quitter la solitude de Cîteaqux et revenir exercer sa charge à Molesmes, ce qu'il fit. Mais les graines qu'il avait semées, sa rigueur spirituelle et son exemple allaient donner des récoltes si prolofiques que même lui n'aurait jamais pu les imaginer.
Les cisterciens
Hommes de prière, de silence et de travail, le succès des cisterciens fut tel qu'il provoqua évidemment des jalousies et leur richesse fit de nombreux envieux. Dépêché par le Pape en Occitanie pour ramener les chrétiens "cathares" dans le chemin de la vraie foi, même Saint Bernard ne parvint pas à ses fins et se heurta dans le domaine religieux aux "Parfaits" cathares, ces prêcheurs qui allaient de village en village, pieds nus, dans le dénuement absolu, vivant de mendicité et qui pourtant connaissaient bien mieux les versets de la Bible que les Prêtres du bas clergé. De cet échec découle la "Croisade contre les Albigeois", un peuple chrétien civilisé, que les Barons du nord menés par Simon de Montfort, transformèrent en génocide ; mais en découlent aussi la création des "ordres prêcheurs", Dominicains et Franciscains, qui imitèrent les "Parfaits cathares" dans leurs prêches pour regagner ces fidèles à la religion. La naissance de la religion réformée vint encore plus déranger ce bel ordonnancement et faire perdre aux cisterciens l'influence qu'ils excerçaient sur la vie politique et les ramener aux principes fondateurs de leur ordre : prière, silence, travail.
Conseillers et légats du Pape dans toutes les affaires qui secouaient la Chrétienté, conseillers des Princes et des Rois dans toutes les grandes cours européennes, dotés d'immenses domaines agricoles qu'ils surent faire habilement fructifier par les révolutions technologiques qu'ils apportèrent à l'égriculture et même à la première révolution indisutrielle dont ils furent un acteur essentiel par leur maîtrise de l'eau et du vent, ils dominent totalement l'histoire des XIIe et XIIIe siècles, où l'extraordinaire expansion énonomique et démographique démontrent un progrès remarquable par rapport aux sombres siècles précédents
Toute de prière, de travail manuel et de renonciation à tous les plaisirs de ma vie et de l'existence, les premiers cisterciens marquèrent tellement leurs contemporains que, en cette période aussi injuste - violente et brutale - tous ceux qui le pouvaient voulurent obtenir les priéres des Saints moines en pardon de leurs effroyables péchés et obtenir une place à leurs côrés au Paradis. Il devint de règle de faire des dons aux abbayes cisterdiennes, dont l'habile exploitation par leur travail et leurs novations dans les domaines éconnomiques et surtout agricoles, leur permit de couvrir l'Euroe de leurs abbayes.
Cistercii filiae
L'arbre de filiation des abbayes cisterciennes, témoigne de la formidable expansion de l'ordre depuis sa création en 1098, lorsque l'Abbé bénédictin Robert de Molesmes, obtint l'autorisation du pape de "se retirer au désert", au fond d'un marais inhospitalier de Bourgogne, appelé "Cistel", et 1153, lorsque s'éteignit saint Bernard, dernier docteur de l'Eglise, le plus connu et emblématique des cisterciens, dont l'influence sur le XIIe siècle fut telle que les historiens le qualifient de "siècle de saint Bernard".
St Etienne Harding créa entre 1113 et 1115 les "quatre premières filles de Cîteaux", premières en dignité puisqu'elles donnèrent chacune naissance à leur propre filiation : La Ferté (1113), Pontigny (1114), Morimont (1115) et Claivaux (1115), dont l'abbatiat échut malgré son jeune âge à Bernard de Fontaine. Dans la lignée propre de Cîteaux, l'abbaye-mère, dont l'Abbé reste le personnage central de l'ordre, après La Cour Dieu et Bonnevaux en 1119 est crée, à la demande du Comte de Bois, l'Aumône en 1121 dont Etienne Harding choisit le moine "Ulric" comme premier abbé