abbatis
L'Abbaye ND de l'Aumône en 1790, après l'expulsion des Moines et avant sa mise en vente au titre des biens nationaux

La genèse de l'ordre cistercien

Fondé en 1098 par l'abbé dominicain de Molesmes et quelques religieux fidèles voulant vivre dans la stricte application de la "Règle de Saint Benoît", dans un occident chrétien plongé dans une prodigieuse expansion économique et démographiques et un enrichissement auxquels certains moines n'étaient indifférents, ils furent à l'origine - même si la modestie, le travail, la prière et la rigueur monacale - consitutianet leur idéal - une prodigieuse aventure qui tarnsforma le continent et demeure toujours vivace mille ans après son apparition.

Saint Bernard et l'expansion prodigieuse de l'ordre

S'il n'a pas crée l'Ordre cistercien, Bernard de Fontaine rejoint les fondateurs dès le début du XIIe siècle et son action est directement à l'origine de l'expansion de l'ordre. Il créa, avec ses compagnons, l'abbaye de Clairvaux, l'une des premières "filles" de Cîteaux ; conseiller écouté des Princes et des Rois qui le consultaient, il fut chargé des missions les plus délicates par le Pape, notamment prêcher la Croisade et ramener les Cathares dans la vraie foi, et se dépensa sans compter au service de la chrétienté. Dernier Saint à être honoré de la distinction de Docteur de l'Eglise, il est pour les Historiens "lh'omme du XII" siècle".

L'organisation de l'ordre cistercien

Toute de prière, de travail manuel et de renonciation à tous les plaisirs de ma vie et de l'existence, les premiers cisterciens marquèrent tellement leurs contemporains que, en cette période aussi injuste - violente et brutale - tous ceux qui le pouvaient voulurent obtenir les priéres des Saints moines en pardon de leurs effroyables péchés et obtenir une place à leurs côrés au Paradis. Il devint de règle de faire des dons aux abbayes cisterdiennes, dont l'habile exploitation par leur travail et leurs novations dans les domaines éconnomiques et surtout agricoles, leur permit de couvrir l'Euroe de leurs abbayes.

Apogée politique des XIIe et XIIIe siècle

Conseillers et légats du Pape dans toutes les affaires qui secouaient la Chrétienté, conseillers des Princes et des Rois dans toutes les grandes cours européennes, dotés d'immenses domaines agricoles qu'ils surent faire habilement fructifier par les révolutions technologiques qu'ils apportèrent à l'égriculture et même à la première révolution indisutrielle dont ils furent un acteur essentiel par leur maîtrise de l'eau et du vent, ils dominent totalement l'histoire des XIIe et XIIIe siècles, où l'extraordinaire expansion énonomique et démographique démontrent un progrès remarquable par rapport aux sombres siècles précédents

Difficultés et critiques

Hommes de prière, de silence et de travail, le succès des cisterciens fut tel qu'il provoqua évidemment des jalousies et leur richesse fit de nombreux envieux. Dépêché par le Pape en Occitanie pour ramener les chrétiens "cathares" dans le chemin de la vraie foi, même Saint Bernard ne parvint pas à ses fins et se heurta dans le domaine religieux aux "Parfaits" cathares, ces prêcheurs qui allaient de village en village, pieds nus, dans le dénuement absolu, vivant de mendicité et qui pourtant connaissaient bien mieux les versets de la Bible que les Prêtres du bas clergé. De cet échec découle la "Croisade contre les Albigeois", un peuple chrétien civilisé, que les Barons du nord menés par Simon de Montfort, transformèrent en génocide ; mais en découlent aussi la création des "ordres prêcheurs", Dominicains et Franciscains, qui imitèrent les "Parfaits cathares" dans leurs prêches pour regagner ces fidèles à la religion. La naissance de la religion réformée vint encore plus déranger ce bel ordonnancement et faire perdre aux cisterciens l'influence qu'ils excerçaient sur la vie politique et les ramener aux principes fondateurs de leur ordre : prière, silence, travail.

La spiritualité cistercienne

Le fondateur de l'ordre cistercien étaient abbé dominicain de Molesme ; et sa réaction de tout quitter de ce monde pour aller vivre dans une solitude et un dénuement extrême en suivant la règle bénédictine dans sa rigueur originelle pour mener une vie entièrement consacrée à Dieu, à la prière et au travail manuel, fut considérée comme une trahison et un abandon par les Moines dont il était Abbé. Au point qu'il demandèrent au Pape d'intervenir pour contraindre l'Abbé à quitter la solitude de Cîteaqux et revenir exercer sa charge à Molesmes, ce qu'il fit. Mais les graines qu'il avait semées, sa rigueur spirituelle et son exemple allaient donner des récoltes si prolofiques que même lui n'aurait jamais pu les imaginer.

La culture cistercienne

La civilisation est redevable aux moines dominicains de la conservation et de la transmission des oeuvres grecques et latines qu'ils dupliquèrent, comme les ouvrages religieux, dans leurs scriptoriums et constituent aujourd'hui l'un des trésors de l'humanité ; aux siècles sombres qui succédèrent à l'effondrement de l'empire romain, aux grandes invasions qui se succédaient et pillaient sans trêve le peu de biens produits, l'apport des moines dans leurs monastères fut essentiel. S'ils naquirent au sortir de ces siècles sombres, à l'occasion d'une période bien plus prospère, les cisterciens poursuivirent évidemment l'oeuvre monastique traditionnelle, mais surent accompagner les grands mouvements intellectuels et artistiques qui marquèrent l'époque, notamment leur participation aux oeuvres universitaires nées dans les grandes villes du pays.

L'art cistercien

L'expansion cistercienne sur l'Europe fut inconcevable ; tous les pays de l'actuelle Union Européenne gardent trace des ces abbayes construites au plus profond de leur solitude, dans un style extrêmement dépouillé et pur, dont Saint Bernard fut le grand ordonnateur. Toutes nos régions gardent témoignage de ces abbayes, désormais détenues par des collectivités territoriales, dont elles constituent des trésors visités par une foule de touristes en quête de leurs racines et de leur histoire.

Acteur majeur de l'évolution technique

<p>L'apport technologique novateur, voire révolutionnaire, apporté par les cisterciencs dans tous les domaines économiques, tant agricoles qu'industriel, est une des données déterminante dans le legs cistercien à notre civilisation. Car révolutionnaires dans le fait que les moines devaient travailler de leurs mains, conformément à la règle bénédictine, ils le firent de manière très méthodique et novatrice, au point de révolutionner les techniques de l'époque. Beaucoup de nos paysages sont le résultat de leur action, notamment par la maîtrise et l'usage de l'eau qu'ils apportèrent à la civilisation par l'assèchement des marais, l'irrigation des terres infertiles, la pisciculture et même source d'énergie avec le vent pour la première industrielle dont ils furent les promoteurs.</p>

Acteurs économiques du Moyen-Age

Aucun domaine de l'acitvité humaine n'échappa à leur esprit d'entreprise et de progrès. Ils furent des actueurs incontournables dans le domaine agricole et économique, mais également en Occitanie dans le domaine de l'aménagement urbain. Alors que le centre et le nord de la France construisaient de magnifiques cathédrales, les cisterciens furent souvent à l'origine par leur esprit d'entreprise de villes nouvelles, ces centaines de "bastides" qui constituent aujourd'hui la plupart des agglomérations ; ils fournirent en général les terres où pouvaient s'établir ces pionniers auquel le seigneur local octroyait la liberté de s'administrer au-travers un conseil élu et une dispense de charges seigneuriales.

L'analyse du grand historien du XXe siècle

Incontestablement, Georges DUBY est le grand historien du XXeme siècle qui a consacré son oeuvre à l'étude de cette période majeure de notre histoire, notamment à Saint Bernard et à l'art cistercien. Le témoignage qu'il a su apporter au-travers des émissions télévisées ont marqué les gens de notre génération tant ses explications sont lumineuses et profondes pour comprendre ce lointain passé.

Cistercii filiae

treeL'arbre de filiation des abbayes cisterciennes, témoigne de la formidable expansion de l'ordre depuis sa création en 1098, lorsque l'Abbé bénédictin Robert de Molesmes, obtint l'autorisation du pape de "se retirer au désert", au fond d'un marais inhospitalier de Bourgogne, appelé "Cistel", et 1153, lorsque s'éteignit saint Bernard, dernier docteur de l'Eglise, le plus connu et emblématique des cisterciens, dont l'influence sur le XIIe siècle fut telle que les historiens le qualifient de "siècle de saint Bernard".
St Etienne Harding créa entre 1113 et 1115 les "quatre premières filles de Cîteaux", premières en dignité puisqu'elles donnèrent chacune naissance à leur propre filiation : La Ferté (1113), Pontigny (1114), Morimont (1115) et Claivaux (1115), dont l'abbatiat échut malgré son jeune âge à Bernard de Fontaine. Dans la lignée propre de Cîteaux, l'abbaye-mère, dont l'Abbé reste le personnage central de l'ordre, après  La Cour Dieu et Bonnevaux en 1119 est crée, à la demande du Comte de Bois, l'Aumône en 1121 dont Etienne Harding choisit le moine "Ulric" comme premier abbé

L'arbre de filiation des abbayes cisterciennes tel qu'il se présentait en 1153, à la mort de Saint Bernard

Bibliographie

Cisterciens
La bibliographie cistercienne, de l'histoire de l'ordre, aux hommes qui l'ont marquée,
celle de chacune des centaines d'abbayes qu'ils ont fondées et animées au-cours des siècles,
est extrêmement bien documentée et de multiples ouvrages la retracent
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