Acteur majeur de l'évolution technique

<p>L'apport technologique novateur, voire révolutionnaire, apporté par les cisterciencs dans tous les domaines économiques, tant agricoles qu'industriel, est une des données déterminante dans le legs cistercien à notre civilisation. Car révolutionnaires dans le fait que les moines devaient travailler de leurs mains, conformément à la règle bénédictine, ils le firent de manière très méthodique et novatrice, au point de révolutionner les techniques de l'époque. Beaucoup de nos paysages sont le résultat de leur action, notamment par la maîtrise et l'usage de l'eau qu'ils apportèrent à la civilisation par l'assèchement des marais, l'irrigation des terres infertiles, la pisciculture et même source d'énergie avec le vent pour la première industrielle dont ils furent les promoteurs.</p>

Du XIe au XIIIe siècle,  une véritable révolution industrielle s'opère dans l'Occident médiéval. Elle est portée par la monétarisation croissante de l'économie depuis l'introduction du denier d'argent par les carolingiens au VIIIe siècle, qui permet l'introduction de millions de producteurs et de consommateurs dans le circuit commercial.
 Les paysans commencent à pouvoir revendre leur surplus ; ils sont donc, désormais, intéressés à produire au-delà de ce qui est nécessaire à leur subsistance et au paiement des droits seigneuriaux
Il devient dès lors plus rentable pour les propriétaires, ecclésiastiques ou laïcs, de prélever une redevance à des paysans auxquels ils ont confié des terres, que de faire cultiver leurs terres par des esclaves ou des serfs (qui disparaissent en Occident). Pour augmenter encore cette productivité  ils investissent dans des équipements qui l’améliorent, fournissant des charrues, construisant des moulins à eau en remplacement des meule à grains|meules à bras, des pressoirs à huile ou à vin en remplacement du foulage. Ce phénomène est attesté par la multiplication des moulins, des routes, des marchés et des ateliers de frappe de monnaie dans tout l’Occident dès le IXe siècle
Les abbayes sont souvent le fer de lance de cette révolution économique, mais pour les Clunisiens, le travail manuel est avilissant et ils se consacrent le plus possible à des activités spirituelles. Dans l'esprit des Cisterciens, qui refusent de devenir des rentiers du sol, le travail manuel est au contraire valorisé. Plutôt que confier leur domaine foncier à des tenanciers, ils participent eux-mêmes au travail de la terre. Bien entendu, leurs obligations liturgiques occupent une grande partie de leur temps, mais ils sont suppléés par les frères convers qui sont plus spécifiquement chargés des tâches matérielles (en 1200 une abbaye  comme Pontigny compte 200 moines et 500 convers ; à Clairvaux, les moines disposaient de 162 stalles, 328 étaient réservées au convers.  Dès lors qu'ils sont eux-mêmes impliqués dans le travail manuel et qu'ils ont pour idéal de rendre la terre la plus féconde possible, les cisterciens vont s'ingénier à améliorer les techniques dans toute la mesure du possible.
Les progrès se transmettent entre abbayes par le biais de manuscrits ou par le déplacement de moines. Les frères convers, dont une partie vit en dehors de l'abbaye dans les "granges", participent à la diffusion des améliorations techniques auprès des populations locales : les cisterciens sont des vecteurs de première importance dans la révolution industrielle du Moyen-Âge. L'ordre apparaît comme une véritable puissance économique. La véritable envolée se produit entre 1129 et 1139 et un tel dynamisme suscite bien des problèmes : incorporation de monastères qui gardent un coutumier non conforme à l’esprit de la Charte de Charité, choix d’implantations difficiles, difficultés pour les abbayes-mères de pouvoir effectuer les visites annuelles, danger des prélèvements trop fréquents d’effectifs qui épuisent les abbayes-mères.

Si les Cisterciens savent innover, ils utilisent aussi parfois des techniques très anciennes. De nombreuses églises cisterciennes bénéficient d'une excellente acoustique qui n'est pas due au hasard: plusieurs (comme Melleray, Loc-Dieu, Orval...) utilisent la technique des vases acoustiques décrite par Vitruve, ingénieur romain du 1er siècle av. J.-C.; des études contemporaines ont démontré que ces vases, répartis dans les murs et les voûtes, amplifient le son dans la gamme de fréquences de la voix des moines; et d'autres procédés réduisent l'écho.


Les progrès agricoles

L’amélioration des ressources agricoles

Les cisterciens n'occupent qu'une part modérée dans les défrichages qui marquent la croissance économique et démographique médiévale. Ils s'attachent plus à valoriser des terres à l'écart des grandes agglomérations naissantes,  en reprenant souvent un capital foncier ancien tombé en déshérence. Ils n'hésitent pas à racheter des villages préexistants quitte à en chasser les occupants pour les réorganiser différemment suivant leurs propres règles d'exploitation
En général, ils exploitent au mieux les ressources locales en valorisant les forêts plutôt qu’en les détruisant. Cependant, il existe des abbayes dont les moines  participent au grand élan de défrichage médiéval. Sur les territoires actuels de l'Autriche et de l'Allemagne, ils font reculer le front forestier vers l'est ; sur la côte flamande l'abbaye des Dunes parvient à conquérir  10000 hectares sur l'eau et le sable ; en région parisienne ils transforment des marécages en terres de paissance ou sur la côte atlantique en marais salant.  Mais défricher n'est pas leur objectif premier, il est un moyen parmi d'autre de s'établir là ou il y a encore de la place pour y mener une politique d'autarcie économique. En effet, la forêt permet de s'approvisionner en bois de chauffage et de construction, en fruits et racines de toutes sortes. Les cisterciens débroussaillent et rationalisent la coupe et la pousse des espèces. Par exemple, les chênes produisent des glands et permettent de faire paître les cochons.

La grange cistercienne

Les cisterciens n'inventent pas la rotation biennale, l'assolement triennal  ou l'outillage agricole, mais savent, en observant les pratiques paysannes, créer de véritables fermes modèles granges cisterciennes.. Il s'agit de domaines ruraux cohérents avec bâtiments d'exploitation et d'habitation regroupant des équipes de convers spécialisés dans une tâche et dépendants d'une abbaye mère.
 Les granges ne doivent pas être situées à plus d'une journée de marche de l'abbaye et la distance qui les sépare les unes des autres est d'au moins deux lieues (une dizaine de kilomètres).

Les granges cisterciennes développent les capacités de production agricole en introduisant une spécialisation de la main-d'œuvre. Chaque grange est exploitée par cinq à vingt frères convers (ce qui est un nombre idéal du point de vue de la gestion, car au-delà d'une trentaine de personne le simple sentiment de faire partie d'un groupe ne suffit plus à motiver toute la main-d'œuvre à la tâche, au besoin aidés d'ouvriers agricoles salariés et saisonniers. La production des granges est très largement supérieure aux besoins des abbayes qui revendent alors leurs surplus. Ces granges, parfois très importantes (des centaines d'hectares de terres, prés, bois), rassemblent près d'un million d'hectares. Ce système d'exploitation connaît aussitôt un succès énorme. Un siècle après la fondation de Cîteaux, l'ordre compte plus de mille abbayes, plus de six mille granges réparties dans toute l'Europe et jusqu'en Palestine.
La viticulture
Au Moyen-Âge,  le vin, par sa teneur en alcool, est souvent plus salubre que l’eau et présente donc une importance vitale. Les moines blancs l’utilisent pour leur usage propre et surtout pour la liturgie. De par son usage sacré, ils manifestent une exigence qualitative. Les cisterciens se font céder une vigne pour chaque abbaye afin qu'elle puisse couvrir ses besoins propres
Ils choisissent des sols propices sur des pentes ayant une orientation garantissant un bon ensoleillement, utilisent pour faire mûrir leur vins en isothermie, les carrières de pierres creusées pour l’édification de leurs abbayes.
Ils développent une production de qualité qui n'est vouée au commerce qu'à partir de 1160 dans les régions favorables à une production massive comme en Bourgogne. Leur très performante organisation commerciale leur permet d'exporter leur vin jusqu'en Scandinavie et en Frise.
On sait que les moines de Cîteaux furent propriétaires de vignes à Meursault après donation par Eudes Ier de Bourgogne en 1098 (l'année même de leur installation) à leur abbé Robert de Molesmes
 Actuellement leur importance dans la création des grands crus bourguignons est modérée, car les techniques employées ne diffèrent pas de celles des autres producteurs. D'autre part, les critères recherchés étaient à l'époque très différents des normes actuelles en œnologie et on ne sait pas s'ils produisaient du vin blanc, du vin rouge ou du vin rosé.

La sélection des espèces


L'élevage est une source de produits alimentaires (viandes, laitages fromages), mais aussi de fumure et de matières premières pour l'industrie du vêtement (laine, cuir) et des produits manufacturés (parchemins, corne). Bernard de Clairvaux charge des moines de son abbaye de ramener des buffles mâles du royaume d'Italie, pour pratiquer des croisements.
La même pratique est utilisée pour la sélection de chevaux qui, plus légers, permettent de travailler des sols bruns dans lesquels le bœuf s'embourbe. Les cisterciens permettent ainsi avant tout le monde de mettre en culture des terres considérées jusqu'alors comme inexploitables.
De la même manière les cisterciens jouent un rôle majeur dans la réputation de la laine anglaise qui est la matière première la plus importante de l'industrie médiévale. Elle est indispensable aux drapiers Flamands et aux commerçants italiens dont l'une des activités principales est la coloration des draps. En 1273, les éleveurs anglais tondent 8 millions de bêtes, ce qui correspond à 3500 tonnes de laine exportées !).. La taxe sur la laine est la première ressource fiscale pour le roi d'Angleterre. Les acheteurs italiens et flamands cherchent à signer des contrats avec des moines cisterciens spécialisés dans l'élevage ovin, car leurs animaux soigneusement sélectionnés offrent tous les gages de qualité. De plus, l'organisation extrêmement centralisée des monastères cisterciens leur  permet de n'avoir qu'un interlocuteur même pour des volumes de transactions extrêmement importants (l'abbaye de Fountains dans le comté d'York élève jusqu'à  18000, Rievaulx 14000,  Jervaulx : 12000.
Leur règle limitant la quantité de viande dans l'alimentation, les cisterciens développent la pisciculture dans les milliers d'étangs créés par les retenues d'eau des nombreux barrages et digues qu'ils construisent pour irriguer leurs terres et leurs monastères. Les moines blancs maîtrisent le cycle de reproduction de la carpe : ils construisent des étangs peu profonds et ombragés destinés à faire croître les jeunes carpeaux, ces derniers étant transférés dans des étangs plus profonds où ils sont péchés en fin de croissance. La production est très largement supérieure aux besoins des abbayes, aussi une grande partie est revendue.

Les progrès techniques

Le génie hydraulique

La règle bénédictine veut que chaque monastère dispose d'eau et d'un moulin. L'eau permet de boire, se laver, évacuer ses déchets et abreuver les troupeaux. Au-delà, les besoins en eau répondent à des nécessités liturgiques et industrielles.
 Cependant, il faut éviter les risques d'inondations, et le lieu choisi est souvent en légère surélévation : il faut donc amener le précieux liquide.  Les cisterciens s'établissent dans des lieux reculés où il faut faire transiter l'eau sur une grande distance, ou au contraire dans des zones marécageuses qu'ils assèchent en réalisant des barrages en amont. Ils se spécialisent dans le génie hydraulique, construisant barrages et chenaux. Dès 1108, la croissance de la population monastique de Cîteaux oblige les frères à déplacer l'abbaye de 2,5 kilomètres pour s'établir au confluent de la Vouge et du Coindon.  En [[1206]], il faut encore augmenter le débit hydraulique et un bief de quatre kilomètres est creusé.
Mais les capacités de la [[Vouge qui n'est qu'un petit cours d'eau, sont vite dépassées. Les moines s'attaquent à un chantier encore plus important : détourner la  Cent-Fonts, qui assurerait un débit minimal de 320 litres par seconde au mois d'août, en hiver le débit pouvant atteindre quatre mètres cube par seconde. Les moines doivent négocier le passage au duc de Bourgogne et au chapitre de Langres. Le chantier est énorme car, en plus du canal de 10 kilomètres à creuser, il faut réaliser un aqueduc, le pont des Arvaux, de 5 mètres de haut afin de permettre le passage du canal au-dessus de la rivière Varaude. Mais le résultat est à la hauteur des efforts engagés : le potentiel énergétique de l'abbaye augmente considérablement avec une chute d'eau de 9 mètres. Au moins un moulin et une forge sont installés sur le nouveau bief .
L'irrigation des monastères permet d'installer l'eau courante, amenée si besoin est par des canaux souterrains, voire sous pression. Les moines utilisent pour cela des canalisations en plomb, en terre cuite ou en bois. Par endroit, le débit peut être coupé par un robinet en bronze ou en étain. Certaines abbayes comme Fontenay  sont équipées du tout-à-l'égout . Beaucoup d'abbayes se trouvant au fond de vallées, il faut évacuer efficacement les eaux de pluie : un collecteur, nettoyé en permanence par l'eau d'une digue barrant la vallée, passe sous la cuisine et les latrines, et reçoit toutes les eaux usées provenant de canalisations secondaires issues des différents bâtiments. À Cleeveou Tintern les égouts très larges contiennent des vannes qui permettent de lâcher un grand volume d'un coup et de les purger à la manière d'une chasse d'eau
La grande connaissance de l'hydraulique par les cisterciens leur permet de transformer des rivières capricieuses, qui changeaient souvent de cours et étaient sujettes à de nombreuses crues, en cours d'eau régulés pour les besoins domestiques, énergétiques et agricoles des moines. Cela permet de rendre exploitables de grandes étendues de terres auparavant délaissées pour leur insécurité hydrique.

Avec la croissance économique et démographique, les besoins importants de l'industrie textile, il faut plus de bovins et d'ovins. Dès le XIIe siècle les propriétaires fonciers commencent à assécher les marais pour étendre la surface de pâturages disponibles. À la fin du XIIe siècle, les défrichages atteignent un point culminant. Le bois se raréfiant, se renchérit. Aussi, une plus grande attention est portée à l'exploitation forestière dont le rôle nourricier reste . En particulier en Flandre, où on atteint une limite en densité de population, les abbayes cisterciennes réalisent des travaux d'endiguement dans le prolongement de leurs travaux commencés dès le XIe siècle. Aux XIIe et XIIIe siècles, la poldérisation à grande échelle du marais poitevin est réalisée par des associations d'abbayes avec la mise sur pied de plans cohérents de drainage. Ils maîtrisent aussi la végétation au bord des cours d'eau. Par exemple ils plantent des saule dont les racines soutiennent la terre des digues ou des canaux.
Les cisterciens valorisent au maximum les terrains qu'ils exploitent. Dans le sud de la France, ils créent de classiques réseaux d'irrigation qu'ils généralisent dans les régions septentrionales. Par exemple dans la vallée de l'Aube où les hivers sont rigoureux, l'eau est dérivée par de petit canaux de 50 centimètres. Ce système permet en plus de la simple irrigation, de drainer les eaux stagnantes des ancien marais, d'apporter des éléments azotés indispensables pour la croissance des herbes et d'accélérer le réchauffement des terres (l'eau conduit 1000 fois plus la chaleur que l'air. Ce système se diffuse dans toute l'Europe du nord.
Si les cisterciens sont particulièrement performants dans la gestion de l'eau, ils s'inscrivent dans une évolution globale. Les techniques d'irrigation sont passées en Occident via l'Espagne musulmane et la Catalogne où Cluny est très implantée. L'abbaye de Cluny n'aurait pu se développer sans aménager la vallée de la Grosne. De même les comtes de Champagne dérivent la Seine pour assécher les environs de Troyes, lui fournir l'énergie hydraulique dont elle a besoin et un système d'évacuation des eaux.

 
L’industrie

Le moulin hydraulique se diffuse pendant toute la période médiévale (il est une source de rentrées financières importantes pour la noblesse et les monastères qui investissent donc dans ce type d'équipements). L'utilisation de l'énergie hydraulique plutôt qu'animale ou humaine permet une productivité sans comparaison avec celle disponible dans l’Antiquité : chaque meule d'un moulin à eau peut moudre 150 kilos de blé à l'heure ce qui correspond au travail de 40 serfs.
Les monastères sont dès l'époque carolingienne en pointe dans ce domaine, car la règle bénédictine veut qu'il y ait un moulin dans chaque abbaye.
Les moines blancs utilisent les techniques en vogue dans leurs régions : moulins à roue verticale au nord et à roue horizontale au sud.  Au XIIe siècle, les ingénieurs médiévaux mettent aussi au point des moulins à vent à pivot vertical (qui permet de suivre les changements de direction du vent) ou à marée qui sont inconnus dans l’Antiquité ou dans le monde arabe.  Avec la mise au point de l'arbre à came au Xe siècle, cette énergie peut être utilisée pour de multiples usages industriels.  Ainsi apparaissent des moulins à foulons qui sont utilisés pour écraser le chanvre, moudre de la moutarde, aiguiser les lames, fouler du lin, du coton ou des draps (dans cette opération importante dans la fabrication des étoffes, le moulin remplace 40 ouvriers foulons
De ces innovations techniques, qu'ils utilisent avec une grande acuité (ils sont parmi les premiers à utiliser les foulons hydrauliques, seul le marteau hydraulique peut véritablement être imputé aux moines cisterciens qui en généralisent l'emploi dans toute l'Europe. Les cisterciens ont en effet besoin d'outillage agricole, mais aussi de terrassement, de construction, de clous pour les charpentes, de ferrures pour leur vitraux ou de serrures, et quand les techniques architecturales évoluent, d'armatures en fer pour leurs bâtiments. Ils modifient les techniques traditionnelles en mécanisant certaines étapes du travail du fer.
Dès le XIIe siècle, des forges actionnées à l'énergie hydraulique démultiplient la capacité de production des forgerons : l'utilisation de marteaux pilons permet de travailler des pièces plus imposantes (les marteaux de l'époque pouvaient peser 300 kilogrammes et frapper 120 coups à la minute et  plus rapidement (des marteaux de 80 kilogrammes frappant 200 coups à la minute  et l'insufflation d'air sous pression permet d'obtenir des aciers de meilleure qualité (en élevant la température à plus de 1200° à l'intérieur des fours. Dès 1168, les moines de Clairvaux vendent du fer. Cette industrie sidérurgie est très gourmande en bois : pour obtenir 50 kilos de fer, il faut 200 kilos de minerai et 25 stères de bois ; en 40 jours une seule charbonnière déboise une forêt sur un rayon d'un kilomètre.

Les Cisterciens maîtrisent aussi les arts verriers. Ils disposent de fours permettant de couler du verre plat. Malgré les instructions de Bernard de Clairvaux, qui prônait une sobriété rigoureuse, ils développent un type de vitrail original : la grisaille.

Pour les besoins de leurs constructions les cisterciens doivent fabriquer des centaines de millions de tuiles. Le four de Commelle en  est la parfaite illustration : il permet de cuire entre 10000 et 15000 tuiles à la fois. Elles sont enfermées dans le four, rangées en quinconce, le four étant obturé par des briques réfractaires enduites d'argile pour parfaire l'isolation. Le foyer est alimenté pendant trois semaines et il faut autant de temps pour que le four et les tuiles refroidissentCes fours sont également utilisés pour fabriquer les carreaux de sol des abbayes.