Fondée puis portée sur les fonds baptismaux par la volonté de deux hommes au rang des plus illustres du XIIe siècle :
- Saint Etienne Harding, abbé de Cîteaux, l'un des trois Pères fondateurs de l'Ordre avec Robert de Molesmes et Aubry en 1098, qui conçut durant son abbatiat les structures organisationnelles et rédigea les règles sur lesquelles Cîteaux bâtit son exceptionnel essor des XIIe et XIIIe siècles ;
- le comte Thibault IV de Blois et de Chartres, comte de Champagne en 1125 sous le nom de Thibault II, petit-fils de Guillaume le Conquérant, seigneur le plus puissant et plus riche du royaume, dont les possessions immenses enserraient les minuscules états franciliens du roi Louis VI le Gros contre lequel il guerroyait, seigneur dont la sage oeuvre législatrice promut la révolution économique et commerciale que furent les foires de Champagne (la première économie monde),
l'abbaye Notre Dame de l'Aumône était née en 1121 sous d'heureux auspices ; bien née, certes, mais la folie des hommes et de leurs guerres ne l'épargna guère par la suite : les destructions des guerres de Cent ans d'abord, puis de terribles massacres et destructions durant les Guerres de Religion, où disparurent des documents historiques (cartulaire, nécrologe) qui constituent la trame pour suivre l'histoire d'un tel établissement. Sa mémoire historique gommée par les conflits armés, sa trace physique fut efffacée par l'avidité et l'inconscience humaine, après sa vente comme bien national, puisque l'ensemble des bâtiments monacaux furent démolis en 1818 pour être revendus comme matériaux de construction (à l'instar de bien d'autres monuments prestigieux de notre patrimoine, dont Cluny est le plus fameux !).
Alors que son souvenir se dissout dans les limbes du temps, voici pour mémoire quelques témoignages épars, rassemblés par Maître Jean COSSON, sur ce que fut cette prestigieuse abbaye cistercienne.